Arrivés à Santiago un samedi soir, petit bivouac sur le parking en dessous du cerro de San Cristobal trouvé sur l’application i over lander (application qui nous répertorie les points de bivouacs possibles et que nous n’utilisons que dans des cas d’urgence parce qu’il y a beaucoup beaucoup de bivouacs proposés qui sont en réalité des stations essences…et ça nous botte moyen comme bivouac pour la nuit).
Une fois n’est pas coutume, l’appli nous est utile puisqu’en ville, nous avons besoin de nous sentir un peu en sécurité.
Au programme de notre première journée dans la capitale, ballade sur les quais réservés le dimanche aux vélos (ça nous évoque beaucoup Paris tout ça) et visite de la ville.
On crapahute donc dans tous les sens pour visiter le centro historico et puisque nous sommes dimanche, les musées et églises sont tous gratuits.
« Gratuit, Vous avez dit musées gratuits et église gratuites? aujourd’hui et pas demain…?? » Ni une ni deux, Ben nous traine dans tous les musées alentours.
Basilica de la Merced |
Catedral de Santiago |
Au Museo Chileno de Arte Precolombino, Grosse éclate des enfants
dans l’atelier interactif avec danse, dessins, vidéo, tous les sens
étaient sollicités… Bien conçu, super.
Museo Chileno de Arte Precolombino |
Moment
agréable de discussions, de rappel de nos apprentissages ( j’apprends aussi beaucoup, mais où étais je donc durant toutes ses
années collège et lycée?? Je le dis souvent mais je suis persuadée qu’il
faudrait refaire le programme d’histoire géo après 30 ans!) où les
enfants sont plus ou moins attentif à l’histoire d’un pays, à la
colonisation, à la lutte pour l’indépendance...
Retour en métro après quelques heures de marche, les enfants n’en peuvent plus et nous non plus.
Nous avions aussi
la volonté de rencontrer deux communautés religieuses que nous
n’arriveront pas à rencontrer (Shalom et fondacio), du coup, on va à la
messe à coté de notre bivouac et là…On n’a pas un compris un mot de la
messe. On a demandé à Ben de lire la 1ère lecture, ce qu’il a très
poliment décliné prétextant qu’il lui serait peut-être difficile de se
faire comprendre…
Et puis, il y a le passage obligé vers la case "mécano": Il y a deux mois,
rencontrant une famille bayonaise en camping-car, ceux-ci nous avaient
fortement alerté sur les suspensions ou plutôt les elastikos de la casa.
Dans mon langage de vulgarisation de mécanique auto, ce sont grosso
modo les ressorts arrières servant de suspensions de la casa rodante
qu’ils disaient en mauvais état, fatigués par le poids de notre
chargement. Il fallait donc que nous les renforcions, mais on a mis un
peu de temps, reculant toujours la réparation à effectuer même si nous
la savions nécessaire.
On profite donc de notre passage
à Santiago pour nous mettre à la recherche d’un garagiste capable de
nous les renforcer, changer ou réparer. Rencontrant par hasard, une
expatriée depuis 11 ans à Santiago en plein centre historique, après un
appel à un de ses amis, elle nous envoie donc à l’autre bout de
Santiago. Nous trouvons notre petit boui-boui de « ressortes y
vulcañizacion".
Compréhension difficile au premier abord, nous
venons de repasser au Chili et il faut nous réhabituer à l’accent très
différent de l’Argentine.
Nous comprenons quand même que « Una hora mas, une hora mas », et tout le bas du camping-car foutait le camp !
Bon,
on arrive cependant à relativiser puisque cela fait deux mois que nous
roulons comme si nous avions un 4x4 sur ripio, passant des guets,
montant à 4000m et rien n’a encore foutu le camp. Il nous conseille
quand même de ne pas repartir avec. Il peut nous renforcer les deux
pièces demain. Cool, mais et en attendant, on dort où ? Nous ne sommes
pas dans un quartier que l’on pourrait qualifié de bien famé.
Il
nous propose donc de dormir dans son garage bien sur. Alors, nous voilà
à accepter de passer notre première nuit dans un garage boui-boui qui
sent bon l’huile de moteur, la mécano, le fer brulé, le pot
d’échappement, et la sueur. En même temps, ce lieu de bivouac, on ne
l’aura pas chercher trop longtemps.
Après- midi à
« visiter la rue des garagistes de Santiago »comme l’appellent les
enfants, c’est-à-dire « la calle de repuestos ». C’est un autre coté de
Santiago que nous découvrons, quartier populaire où nous crapahutons
toute l’après-midi pour chercher de quoi réparer les vélos, laver notre
linge (mais impossible de trouver une lavanderia), faire des courses
d’ustensiles nécessaires pour la casa rodante. Pas passionnant mais nécessaire.
De retour dans notre garage, les enfants
ayant encore bien crapahuté, le garagiste parle avec nous, repart,
revient… et 5ème fois que le garagiste vient nous voir avec toujours le
même discours: « NE vous inquiétez pas, c’est peligroso la quartier
mais ici je veille sur vous » A force de signe de gorge tranchée, ou de
couteau planté, je crois que je commence à bien pigé le degré de
peligroso.
Bon, ça y est, il a réussi son coup, je m’inquiète…
Puis,
il nous rassure (encore une fois) énormément en nous disant qu’il n’y a
pas d’inquiétude à avoir, puisqu’au-delà de tous les grillages qui
ressemblent étrangement à des miradors de barbelés pénitentiaires au
dessus de son grand portail en fer à triple serrures, il a aussi des
projecteurs qu’il peut allumer de sa chambre qui donne au dessus du
garage et qu’en cas d’intrusion, il allume les projecteurs et sort la
carabine pour tirer sur les intrus…Petite démonstration des projecteurs.
« Ah oui, effectivement, ça éclaire bien…très bien même, mais c’est pas
le camping car qui est très très éclairé par ailleurs?? »
Pas
d’inquiétude donc ! Je suis hyper rassuré par la carabine de notre
garagiste…Mais si il pouvait ne pas s’en servir cette nuit, je serai
encore plus sereine. Moi, qui suis plutôt une anti-armement…
On a dormi comme des bébés.
Journée
réparation. Nous mettons quand même les enfants au travail le matin
avec des récréations mécanique-auto avec soudure, forge des pièces
nécessaires, le tout dans un camping-car sur cales, surélevé seulement
d’un coté. Nos enfants vont avoir des capacités de concentration hors du
commun !!! Matinée école tout de même un tout petit peu moins efficace
que d’habitude.
« C’est quand même un tout petit peu difficile de
travailler comme ça, maman… » me dit Philo avec sa mine déconfite. Fin
des réparations, on a des suspensions de choc, le camping car est bien
remonté de 10 cm, ce qui nous confirme dans le fait qu’il fallait
effectuer cette réparation avant de s’engager dans des déserts, salars
et autres lieux désertiques…
Allez, au tour du turbo diesel qui
fait un peu de bruit mais chacun sa spécialité, nous partons à la
recherche d’un monsieur Turbo diesel que nous trouvons de l’autre coté
de Santiago qui fait tout de même 35 km de long. En un quart d’heure,
c’était réglé, pas de problème, pas de fuite, pas de changement à
prévoir. Oh mon Dieu, que j’aime ce garagiste!
Dernière après midi à Santiago, nous montons sur le cerro San Cristobal qui surplombe la ville et ce sans faire le moindre effort puisque nous empruntons le funiculaire. D’en haut, belle vue de Santiago avec petit voile blanc sympathique de pollution qui empêche de voir au delà de la ville.
Puis, j’avoue que j’avais très très envie d’aller dans la casa de
Pablo Neruda qui est devenu un musée appartenant à la fondation, de
voir où il avait habité, de connaitre un peu mieux sa vie, de mieux
comprendre le contexte historique dans lequel il a vécu… Les enfants
n’étaient pas emballés, Ben non plus d’ailleurs MAIS ils m’ont suivi et
c’était une très belle visite.
En dehors du fait qu’il avait un goût
absolument exquis avec sa chère Mathilde, nous replongeons dans un
contexte historique douloureux, avec l’arrivée de Pinochet au pouvoir
soutenu par la CIA, par le coup d’état de 1973.
- Ce que j’ai adoré, ce sont toutes ces œuvres d’art et cette maison où l’on sent une intimité préservée, nous replonger dans l’histoire personnelle mais aussi publique de cet auteur,
- Ce que les enfants ont préféré, ce sont les audio guide en français
- Ce que Ben a préféré, le petit bar d’été de Pablo Neruda…
Pour
résumer, Santiago est une ville que nous avons apprécié tant sur le plan culturel
(mais j’attends de voir ce que vont écrire les enfants) que sur l’aspect
sympathique des balades. Encore une fois, nous repartons avec tellement
de mise en garde sur l’aspect dangereux de la ville, du voyage, que nous
sommes toujours étonnés de l’accueil que chacun nous réserve, de la
gentillesse des personnes rencontrées.. Nous croyons toutes ces
personnes qui nous mettent en garde et sommes attentif en ne nous
mettant pas en danger de manière inconsidéré mais en 5 mois (et nous ne
sommes pas les seuls à voyager) non seulement nous n’avons jamais été
embêté mais en plus…nous sommes toujours tombés sur des personnes hyper accueillantes.
Est-ce la peur de ce que l’on ne connait pas?
Quartier Bellavista, riche en couleur, dessin ornant les murs... |
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